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Gabriela Moga Lazar

Photographie realisée en Roumanie, à Bucarest,

en 1986, par le cineaste Sorin Iliesiu

Les tapisseries de Gabriela MOGA LAZAR tissées en haute lisse, font la jonction entre l'art traditionnel et l'art moderne.  Son langage plastique se manifeste généralement par des suggestions cosmogoniques, des symboles traduits par des éléments floraux et plus rarement zoomorphes. Dans certaines de ses œuvres, ces éléments sont stylisés en formes géométriques dans l'esprit de l'ancienne tradition roumaine. La composition est généralement verticale, respecte un axe de symétrie et est soumise à des règles de répétition, d'alternance et de parallélisme.  Mais on remarque chez l’artiste aussi une évolution vers l’abstrait dans des œuvres remarquables par leur fraîcheur, comme la tapisserie intitulée « Quatre saisons ».

 

Dans toute sa création, l'artiste choisit une chromatique discrète, basée sur des dégradés et utilise parfois l'alternance des pleins et des creux. Il faut d'ailleurs remarquer, qu'elle teint elle-même la laine, avant le tissage, en fonction des nuances désirées.

Ce soin pour les couleurs, l'épaisseur de la laine (paysanne ou fine) ou pour les qualités tactiles des fils se manifeste également dans ses ouvrages de conception figurative. Car Gabriela MOGA LAZAR est aussi une virtuose du portrait. Fait inhabituel dans le monde de la tapisserie, ses portraits sont très expressifs et remarquablement vivants – voir la tapisserie « Destin ».   Un autre exemple de cette maîtrise est le portrait du grand poète roumain Eminescu, réalisé dans un subtil mélange des tons et demi-tons, conçus dans des couleurs naturelles de laine. Par ailleurs, sa collection de portraits tissés comprend également des figures de Français célèbres. Une de ses tapisseries nous évoque les tempêtes qui ont parcouru le destin de Victor Hugo. Une autre fait revivre Balzac parmi ses livres.

 

Pour Gabriela MOGA LAZAR la tapisserie est un art à part entière et non pas un accessoire de la peinture. Elle estime qu'un vrai créateur-tapissier doit dessiner et tisser lui-même ses ouvrages, car c'est uniquement ainsi qu'il peut maîtriser pleinement les moyens d'expression de la tapisserie. 

Les tapisseries de Gabriela MOGA LAZAR, de petites et de moyennes tailles, ont la qualité de s'intégrer harmonieusement dans les intérieurs modernes. Dans sa version, la "mini-tapisserie" devient un art de synthèse, qui valorise la création anonyme de ses ancêtres. C'est d'ailleurs l'ambition déclarée de l'artiste, qui affirme vouloir embellir le quotidien de notre vie, en faisant revivre un art longtemps oublié.

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